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Presse
Le rire de chez nous

Saisons d’Alsace veut nous faire oublier les très sérieux débats de ce printemps électoral en nous entraînant dans un voyage humoristique en l’an 2027. Où l’on se rend compte que l’Alsace est toujours aussi « nombriliste, susceptible, sentimentale, pragmatique, gourmande et fêtarde ». Oups !Oh je, oh je, s’esch a Katastroph ! : en 2027, Huguette Dreikaus est toujours la grande prêtresse du rire en Alsace. C’est vrai, puisque c’est écrit dans Saisons d’Alsace, une excellente revue trimestrielle que de tristes cuistres qualifient d’intellectuelle ; est-ce une tare de ne pas se moquer de ses lecteurs, même dans un numéro consacré à l’humour ?
Je disais donc, en 2027, Huguette, elle fait un journal en noir et blanc, surtout en noir d’ailleurs parce que ça lui va bien et que ça l’amincit de 300 grammes. Ce journal, Déraisons d’Alsace, imprimé sur papier maïs, la culture qui a définitivement envahi l’Alsace, les Saisons ont réussi à se le procurer en exclusivité et en avant-première de sa sortie en kiosque dans vingt ans.
L’année où notre identité sent racine

Huguette imagine passer inaperçue en signant Erika Gutdutsheue mais elle a beau en faire des kilos, nous on sait détecter les anagrammes. Huguette, elle a non seulement de l’endurance (ça lui fait quel âge déjà en 2027 ?) et de la tempérance, mais aussi de la constance, comme dirait Mozart (je sais, c’est nul, j’essaie de me hisser au niveau de mes confrères de Déraisons, mais c’est dur).

Donc Huguette, elle nous narre (comme dans Narrenschiff) l’Alsace en 2027, d’après l’inusable module de son « humeur » dans les DNA du jeudi. Sans doute un peu fatiguée par sa vie trépidante de chroniqueuse, elle s’est adjoint deux complices, Jacques, un sacré Gaillard d’avant... Jésus-Christ (il cause latin, le bougre), et Georges, le seul Bischoff protestant (de sa bonne foi) du diocèse d’Alsace. Quatre illustrateurs, Yann Wehrling, dit « la pastèque » (il est Vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur), Jean-Paul Lieby, d’r Champôl, Yannick Lefrançois, un Hergelofana de l’intérieur recherché par Sarkozy pour délit d’irrespect, et Phil Umbdenstock ( litt. autour du bâton ), décorent le journal avec des dessins rigolos.

Écroulés d’un rire ethnique

Je la kiffe déjà vachement cette année 2027. Les Suédois vont nous coller une dégelée monstre, notre identité sent racine (Hopla Georges, bravo pour le jeu de mot bischoffien par excellence), les bobos de Strasbourg font de super affaires en échangeant leurs 300 m² du centre ville contre un studio au Neuhof, le nouveau quartier tendaaaance, et il y a toujours autant d’Alsakons en Alsace (c’est pas écrit exactement comme ça parce que Alsakons est une marque déposée). Attention, jamais je n’aurais osé dire tout ça sur Huguette sans son implicite autorisation : dans une interview qu’elle donne à Philippe Wendling, elle dit que les Alsaciens ont le droit et même le devoir de rire d’eux-mêmes, « c’est un rire ethnique, lié au fait que nous sommes une minorité ». Huguette étant alsacienne et moi aussi, j’ai donc le droit de me moquer (un peu, n’exagérons rien) de notre icône de l’humour. Et tant qu’à être politiquement incorrect (non, monsieur le directeur, je n’ai pas dit que je voterais pour Bayrou), je me permets, chers lecteurs-électeurs, de vous donner une consigne pour le premier tour, pour l’entre deux tours et même pour l’après second tour : précipitez-vous au kiosque ou en libraire pour acheter Saisons d’Alsace (*). Et notez que la « Pétasse d’Alsace » qui s’affiche page 53 n’est candidate ni à la présidentielle ni aux législatives.

Flinflin reporter