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Presse
Spectacle Radio Huguette
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Huguette Dreikaus a collectionné les éclats de rire, samedi soir au RiveRhin de Village Neuf. Photo Pierre Herzog
Elle a mis le feu au RiveRhin, plein comme un oeuf samedi soir. Franchement, Huguette Dreikaus, ça vaut le détour ! Un phénomène ! Désormais incontournable dans le paysage culturel alsacien, Huguette Dreikaus n’en finit pas d’écrire, de créer des nouveaux spectacles, de promener sa faconde de télés en radios.

Et de se faire tordre de rire des salles entières, du nord au sud de l’Alsace. Il faut dire qu’elle ne craint rien, ni personne, n’hésitant pas à offrir en pâture au public son personnage colossal, démesuré, dantesque. Samedi soir, elle a présenté « Radiographies », sorte de fourre-tout gigantesque, tranches de vie ubuesques découpées à la scie circulaire. Si elle était payée à l’éclat de rire, elle serait certainement millionnaire.

Aux rayons X
Tout se déroule dans la salle d’attente d’un radiologue. Pour tromper son ennui, notre héroïne a un secret : elle soliloque. Comme elle est très bavarde et qu’elle ne manque ni de recul, ni d’imagination, elle va allégrement remplir cette parenthèse en évoquant ses souvenirs et ses expériences. Evidemment, ça décoiffe un peu, mais ça n’a pas d’importance vu que notre Huguette a le cœur rempli de gomina. Et comme on était prévenu… Roulez jeunesse ! Tout y passe, les organes qui se flétrissent, la famille qu’elle range au rayon du frotti vaginal, la philosophie et son absurde obsession du plan en trois parties, les maris qui ressemblent à des tuperwares, le couple, la publicité, la contraception, les assistantes sociales, les Allemands, la religion…

Huguette les bons tuyaux
Une mine sans fond dans laquelle cette alsaco-ethnologue s’en va puiser des perles brutes, qu’elle se fait un malin plaisir de tailler comme on taillerait un costard. Show woman de premier plan, Huguette Dreikaus fait aussi admirer au passage un extraordinaire organe vocal. Alors, elle nous pousse la chansonnette, façon Roy Black, ou style grégorien, façon vin de messe. Il y a du Raymond Devos, du Raimu et du Fréhel chez cette sacrée bonne femme qui ne s’avoue jamais vaincue. Mais surtout, une âme alsacienne bien trempée qui nous exalte, dans un moment d’anthologie, la toute puissance de la langue alsacienne sur toutes les autres. Car il faut bien le dire, mieux vaut être Alsacien pour vivre à fond la « Dreikaus attitude ». Un « ein Topf » riche de toutes les inhibitions, de toutes les contradictions et de toutes les révoltes qui ont forgé la mentalité des gens de notre belle région. Et en prime, des aphorismes gouleyants comme « Les poilus sont épilés depuis longtemps » ou « L’amour est aveugle, mais la vie quotidienne lui met des lunettes ». Du Dreikaus dans le texte. Du Dreikaus sur la scène. Un moment d’intense jubilation, ovationné chaleureusement par le fidèle public du RiveRhin.

Huguette Dreikaus a collectionné les éclats de rire, samedi soir au RiveRhin de Village Neuf. Photo Pierre Herzog