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Presse
Que de jeunesse !

Huguette Dreikaus a décidément de la suite dans les idées et son nouveau one-woman show, présenté cette semaine à l’Entrepôt, est un remède universel à la morosité et à la déprime.

« Alzheimémère » ? En voilà une drôle de maladie et un bien beau néologisme pour qualifier un spectacle qui n’a vraiment de pépère que le nom. Les mots partent en gerbes et libèrent dans le public de salutaires explosions de rire. Le vieillissement ? Une question qui n’épargne personne et qui pourrait même dans certains cas inquiéter la majorité. Que les spectateurs se rassurent, la vieillesse commence à 92 ans... Ce qui laisse le temps de dresser un petit portrait de l’évolution de l’espèce humaine. Portrait réaliste et cruel, si proche du vécu de chacun que l’humour y trouve forcément son compte. Des maisons de retraite un peu comme des ruches, bourdonnant de femmes, où les hommes n’ont plus leur place, débarrassés de leur seul rôle de reproducteur. Des images de couples retraités passant leur temps à compter et décompter les mouches qu’ils tuent durant les journées d’été. Des complaintes de la mamie privée de la garde de ses petits-enfants par manque de qualifications ou autre stage Françoise Dolto imposé par les parents modernes, ça vous dit quelque chose ? Ces tableaux se succèdent harmonieusement, avec un langage cru, qui évoque forcément le souvenir, même chez les plus gâteux.

Une dent dure qui n’a rien d’un implant

Quelques dictons en voix off, dans un décor planté de gros dentiers derrière lesquels Huguette Dreikaus se poste ça et là pour mieux philosopher avec la dent dure qui n’a chez elle rien d’un implant artificiel. Des réflexions tous azimuts sur les paradoxes de la dureté et de la mollesse applicables à tous les domaines y compris ceux de la biologie humaine. Que le spectateur donne ici libre court à ses pensées les plus libidineuses... c’est même le but recherché. On aurait presque fait le tour d’un spectacle finement caustique avec un subtil dosage de non-dit et de formules ultra-explicites. Presque ? Il ne faudrait pas succomber à Alzheimer et en oublier les séances sportives auxquelles une Huguette régénérée se livre pour la première fois. Quelques étirements, quelques assouplissements avec une veste de jogging, et c’est ensuite parti pour une série de chorégraphies : danse russe, danse du ventre et autres entrechats. L’humoriste alsacienne semble avoir pris, avec son nouveau spectacle, un sacré coup de jeune et ne semble pas prête de goûter aux charmes d’une vieillesse dont elle a pourtant si justement évoqué les aspects les plus colorés.

Légende de la photo :
Dreikaus, marathonienne de l’humour en veste de jogging pour une séance d’assouplissement semble avoir pris un sacré coup de jeune avec la création de son nouveau spectacle, remède universel à la morosité et à la déprime. (Photo DNA)

© Dernières Nouvelles D’alsace, Samedi 19 Mai 2007. / Mulhouse Droits de reproduction et de diffusion réservés