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Citations
Fous d’Food
Les concepteurs de festivals sont lâchés. Les foules doivent se déchaîner, les familles doivent envahir les gares et les parkings, les aires de camping et les auberges de jeunesse pour se cultiver « ailleurs ».
Lors de ces transhumances de l’été on découvre les orchestres de binious, les courses de lapins nains et les chasses aux faucons, rien que des manifestations argumentées par l’histoire locale, la vie d’un personnage obscur ou une anecdote propagée par l’oralité de génération en génération.
Loin des grèves
Les candidats au bronzage assistent alors au 8e mariage de Barbe Bleue et suivent avec anxiété les tribulations du « Hans im Glück ». Ils participent aux jeux de piste pour découvrir les pièces du vase cassé de Soissons ou les bijoux de Marie-Antoinette. Le soir sur les terrasses des cafés ou sous les auvents de tentes, on se délecte de brochettes et autres pizzas, fiers d’avoir ajouté la culture à son quotidien estival, loin des grèves, des varicelles d’enfants et des états d’âme de Mamie.
Les festivals s’annoncent aussi chez nous en Alsace après « Divers à l’envers » ou « Poisson d’avril pourri ». Voilà qu’on prône « le Food Culture », une épopée de deux mois ou la culture s’avalerait par le même trou que le jarret de porc. La nourriture ne serait plus l’apogée d’une journée de programme, elle serait elle-même le programme. L’imagination est aux mains des toques blanches. L’estivant en short trouvera un restaurant « Aux recettes de Mme Maigret », n’était-t-elle pas une Alsacienne de Mulhouse. Il pourra goûter les plats extraits d’ouvrages d’Erckmann-Chatrian.
Il aura la chance de planter ses dents dans les mets du repas d’enterrement décrit par Jean Egen dans les Tilleuls de Lautenbach. Rien de plus simple pour les astucieux du faitout que de transformer les livres des uns en kilos des autres.
Les auteurs ne seront plus en notre coeur, on les portera sur nos hanches. Il est vrai qu’à 8 000 calories par jour on explose, mais pas seulement de joie. Comme disait Confucius : « Quand la culture se résume à la prise de nourriture, la littérature finit en vergetures ». _
Les candidats au bronzage assistent alors au 8e mariage de Barbe Bleue et suivent avec anxiété les tribulations du « Hans im Glück ». Ils participent aux jeux de piste pour découvrir les pièces du vase cassé de Soissons ou les bijoux de Marie-Antoinette. Le soir sur les terrasses des cafés ou sous les auvents de tentes, on se délecte de brochettes et autres pizzas, fiers d’avoir ajouté la culture à son quotidien estival, loin des grèves, des varicelles d’enfants et des états d’âme de Mamie.
Les festivals s’annoncent aussi chez nous en Alsace après « Divers à l’envers » ou « Poisson d’avril pourri ». Voilà qu’on prône « le Food Culture », une épopée de deux mois ou la culture s’avalerait par le même trou que le jarret de porc. La nourriture ne serait plus l’apogée d’une journée de programme, elle serait elle-même le programme. L’imagination est aux mains des toques blanches. L’estivant en short trouvera un restaurant « Aux recettes de Mme Maigret », n’était-t-elle pas une Alsacienne de Mulhouse. Il pourra goûter les plats extraits d’ouvrages d’Erckmann-Chatrian.
Il aura la chance de planter ses dents dans les mets du repas d’enterrement décrit par Jean Egen dans les Tilleuls de Lautenbach. Rien de plus simple pour les astucieux du faitout que de transformer les livres des uns en kilos des autres.
Les auteurs ne seront plus en notre coeur, on les portera sur nos hanches. Il est vrai qu’à 8 000 calories par jour on explose, mais pas seulement de joie. Comme disait Confucius : « Quand la culture se résume à la prise de nourriture, la littérature finit en vergetures ». _